Bloopopolis, en quête d'un nouveau monde.

Chapitre 18, Ami ou Ennemi?

Les structures délabrées s’élèvent autour d’eux, des colonnes brisées et des arches effondrées qui racontent une histoire perdue sous les flots. La lumière filtre à travers les algues suspendues, créant un jeu d’ombres et de lumières qui donne vie aux pierres silencieuses. C’est un monde où le passé semble murmurer à travers les courants, où chaque pierre et chaque inscription pourrait détenir la clé des mystères de Bloopopolis.

- Est-ce sûr de suivre cet inconnu ? chuchote Zoé à Sam.

Ce dernier, ses yeux fixés sur la silhouette de leur guide, répond d’un ton rassurant :
- Nous n’avons pas vraiment le choix, Zoé. Il nous a aidés jusqu’à présent.

- Dis-nous au moins qui tu es, insiste Sam, cherchant à percer le voile de mystère qui entoure leur sauveur.

Le Bloop se retourne, les regardant de ses yeux fatigués mais déterminés.

- Je m’appelle… commence-t-il, mais il est interrompu par un bruit soudain venant des ruines. Ils se figent tous, attentifs au moindre son, au moindre mouvement.

Il reprend :
- Nous parlerons plus tard. Pour l’instant, suivez-moi. Il y a quelque chose que vous devez voir.

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Ils progressent avec précaution, jusqu’à ce que leurs pieds foulent le sol irrégulier de ce qui fut autrefois une demeure accueillante. La petite maisonnette, réduite à l’état de ruine, se dresse encore fièrement malgré son délabrement. Seuls trois murs résistent, s’élevant vers le ciel comme des stèles commémoratives d’un passé révolu. Bob, soutenu par Sam et Zoé, avance péniblement, et chacune de ses respirations témoignent de l’effort surhumain qu’il déploie pour rester conscient.

Leurs yeux s’attardent sur les morceaux de vieux coraux éparpillés à terre là où une porte devait autrefois se tenir. Sur les murs, les coquillages et les perles incrustés dessinent des motifs complexes, des arabesques qui racontent des histoires d’anciennes structures Bloop.
- Regardez ces motifs, murmure Zoé, sa main glissant délicatement sur les perles incrustées dans le mur.

Les motifs complexes semblent presque vibrer sous ses doigts, comme si les coquillages et les perles étaient imprégnés des récits d’un temps oublié.
- Cela ressemble à l’artisanat de BloopCity, mais pourquoi ici ? s’interroge-t-elle à voix basse.

Sam, scrutant les alentours avec intensité, ajoute d’une voix grave :
- Ces ruines… pourraient-elles être liées à notre propre histoire ? Peut-être que nos ancêtres ont foulé ces mêmes pavés, partagé des rires et des chants sous ces mêmes voûtes.

Le Bloop mystérieux se tient à l’écart et son silence est lourd de non-dits, comme s’il portait en lui le poids des secrets de ces ruines.
- Il reste ici, déclare-t-il soudain en rompant subitement le silence.

Son regard se pose sur Bob avec une intensité qui scelle le sort du navigateur blessé. Il n’y a pas de place pour la négociation dans le timbre de sa voix, pas de place pour le doute dans la fermeté de ses mots.

Zoé proteste avec véhémence.
- Il reste avec nous, il est…

Sa voix tremble, portée par un mélange de peur et de défi, mais elle est interrompue par Sam, qui place une main réconfortante sur son épaule.
- Il a raison, Zoé, dit Sam, avec raison. Nous ne pouvons pas le protéger et explorer en même temps. C’est trop dangereux. 

Bob, les yeux emplis d’une résignation stoïque, hoche la tête en signe d’acquiescement.
- Je serai bien ici, murmure-t-il d’un voix rauque. Trouvez ce que vous cherchez et revenez me chercher.

Il s’adosse contre le mur froid, son regard se perdant dans les ombres qui dansent sur les ruines.

Le Bloop mystérieux se tourne alors vers les profondeurs des ruines, son profil se découpant contre la lumière diffuse qui filtre à travers les algues suspendues. 
- Hâtons-nous, insiste-t-il, le bruit que nous avons entendu pourrait être le présage de dangers plus grands, et je pense savoir d’où il provient.

Le groupe s’avance avec une prudence accrue, pénétrant dans les entrailles des ruines qui semblent gémir sous le poids des siècles. Chaque pas est un écho dans ce cimetière de pierres, où les structures détruites et brûlées dressent un tableau macabre de la catastrophe qui a frappé ce lieu. Les maisons, autrefois remplies de rires et de vie, sont maintenant éventrées, exposant leurs entrailles au regard du monde.

Les rues, jonchées de débris, racontent une histoire de destruction et de perte, chaque pierre éparpillée étant un chapitre silencieux d’un livre que personne ne lira plus. Les façades noircies par le feu portent les stigmates d’une violence inouïe, comme si des flammes furieuses avaient dansé ici, engloutissant tout dans leur rage insatiable.

Sam balaye du regard les vestiges de ce qui fut sans doute un joyau de civilisation.
- Regardez, dit-il d’une voix étranglée par l’émotion, on dirait que tout a été… prémédité.

Il s’arrête, contemplant les ruines avec une intensité qui frôle l’obsession.
- Comme si quelqu’un avait voulu effacer toute trace de vie, toute mémoire de ce peuple.

Zoé, suivant son regard, sent un frisson lui parcourir l’échine. La destruction méthodique, presque artistique, lui évoque une malveillance calculée, un plan macabre exécuté.
- Qui pourrait faire une chose pareille ? murmure-t-elle d’une voix se perdant dans le vent à travers les colonnades brisées.

- Ce que vous voyez ici fut jadis une cité stupéfiante, teintée de lumière et de joie, confie le Bloop mystérieux, d’une voix emplie de mélancolie.

Il fait un geste ample, englobant les ruines qui les entourent, comme pour évoquer les fantômes d’un passé glorieux.
- Les rires des enfants résonnaient dans les rues, les marchands vantaient leurs marchandises colorées, et les artistes peignaient la vie quotidienne de couleurs vives qui défiaient l’obscurité des profondeurs.

Il marque une pause, son regard se perdant dans le lointain, comme s’il pouvait voir à travers le voile du temps.
- Mais une tragédie a frappé, poursuit-il. Un mal bien connu est venue, aussi soudain que dévastateur. Il a balayé les rues, les maisons, les vies… tout a été perdu dans un tourbillon de chaos et de désespoir.

Ses mots flottent dans l’air, portés par le courant, et chaque syllabe semble imprégner les pierres de tristesse.
- Les bâtisseurs de cette cité avaient atteint des sommets de créativité et d’ingéniosité, créant un sanctuaire de paix et de prospérité. Mais en une nuit, la lumière s’est éteinte, et l’ombre a englouti tout espoir.

Zoé et Sam écoutent, captivés et horrifiés, alors que l'inconnu dépeint la chute de la cité.

- Les survivants ont tenté de fuir, poursuit-il, emportant avec eux les récits de cette nuit fatidique. Certains disent que c’était une malédiction, d’autres parlent d’une colère divine. Mais la vérité… a été ensevelie avec les ruines, et je vous emmène la découvrir de nouveau.

Il continue d’avancer, à quelques mètres de distance des deux autres, d’une marche déterminée, puis se fige subitement, sa queue se mettant à frétiller. Il fait volte-face, sort sa dague, et se met à courir vers Sam et Zoé, qui n’ont pas le temps de réagir. Mais sa cible est tout autre, un hurlement retentit et un souffle chaud virevolte à travers l’allée.

La confrontation est immédiate, la lame de la dent de requin rencontre la griffe acérée de la créature ailée dans un choc retentissant qui résonne à travers les ruines. La créature, libérée de son enclos, est assoiffée de vengeance, ses yeux brûlant d’une lueur sauvage.

Pourtant, elle n’a plus la même apparence; son corps, autrefois imposant et terrifiant, est maintenant de taille réduite et d’un bleu profond. Elle combat avec une incertitude palpable, comme si elle était déchirée entre son instinct et une confusion profonde.

L'inconnu, lui, ne montre aucune hésitation. Ses mouvements sont précis et rapides, un mélange de technique et d’instinct. Il esquive, pare et contre-attaque avec une aisance qui trahit des années d’expérience. La créature, bien que puissante, semble désorientée, et ses attaques manquent de férocité. 

Alors que cette dernière ouvre grand sa gueule pour lancer un cri de défi, le Bloop saisit l’opportunité et assène un violent coup de poing directement dans sa mâchoire. Un gémissement de douleur s’échappe de la créature, un son qui résonne avec une tristesse profonde à travers les ruines silencieuses. Le choc de l’impact envoie des vibrations à travers l’eau, et pour un instant, le temps semble suspendu. 

- Arrête ! hurle Zoé. Elle se précipite vers les duellistes, ses pieds glissant sur les algues humides et les débris éparpillés au sol. Dans un mouvement désespéré, elle s’interpose entre le Bloop et la bête gémissante, son corps formant un bouclier protecteur autour de la créature.

Il s’arrête net, son poing encore en l’air, suspendu dans un geste inachevé. Son regard se pose sur Zoé, avec un mélange de surprise et de respect se dessinant sur son visage. La tension dans ses épaules retombe alors qu’il baisse lentement son bras, la dague glissant de ses doigts pour flotter doucement vers le sol.

La créature, quant à elle, se calme sous la présence apaisante de Zoé. Ses yeux, emplis d’une douleur confuse, rencontrent ceux de la jeune Bloop. Il y a une reconnaissance silencieuse dans ce regard, un lien fragile qui se tisse entre la bête et la protectrice.

Zoé, avec tendresse, caresse le visage de la créature, ses doigts effleurant ses écailles bleues profondes.
- Voilà… calme-toi, personne ne te fera de mal, murmure-t-elle. Je te le promets.

Sam, les yeux écarquillés, se tourne vers le Bloop mystérieux, cherchant confirmation.
- Non, ce n’est pas possible… Serait-ce la progéniture du monstre que nous avons enfermé dans la prison de soufre ?

- Oui, c’est elle, admet-il, la voix chargée d’une gravité inattendue. Il montre le morceau de corde coupé attaché à la patte de la créature. Je l’ai capturée pour que sa mère la retrouve et que je puisse lui tendre un piège.

- Tu es un monstre ! Comment tu as pu faire ça ?! dit Zoé d’une voix tremblante d’indignation.

L’inconnu, impassible, soutient son regard.
- Il est parfois nécessaire d’agir de la sorte, dit-il, d’une voix calme, mais lourde de décisions qui pèsent sur sa conscience. Parce que quand on ne fait pas les choses au moment opportun, on vit une vie de regret.

Il marque une pause, son regard se perdant dans les ruines qui les entourent, comme s’il y cherchait l’absolution.
- Et je ne veux plus vivre dans le regret, plus jamais, conclut-il, avec la détermination d’un être qui a trop longtemps porté le fardeau des choix passés.

- Mais regarde ! C’est pour ça que sa mère nous a attaqué, s’insurge Zoé. Et c’est pour ça que le bateau a été détruit, et c’est surtout pour ça que Bob est blessé.

Ses mots, simples et directs, tissent la trame d’une histoire tragique où la peur et l’instinct maternel ont conduit à des conséquences dévastatrices.

Sam, se joignant à elles, offre un soutien silencieux. Ensemble, ils forment un tableau de compassion, un moment de calme au milieu de la tempête émotionnelle qui les entoure.

Le Bloop mystérieux, quant à lui, est agité par un conflit intérieur. La colère et la culpabilité se lisent dans son regard, et ses poings serrés trahissent la lutte qui se déroule en lui. Avec un grognement étouffé, il se retourne brusquement et s’éloigne, ses pas lourds résonnant comme un adieu non prononcé.

- Reviens ici !

La voix de Zoé se brise dans un cri désespéré, mais l'inconnu disparaît déjà dans les ombres. Zoé reste là, les poings serrés, avec une tempête d’émotions tourbillonnant en elle. Elle souffle fort, d’agacement et d’inquiétude, et se retourne vers Sam, cherchant du réconfort dans son regard familier. 

Mais le sol sous leurs pieds commence à vibrer, les petits graviers sautillant comme s’ils étaient animés par une force invisible. Le bruit sourd, de plus en plus perceptible, s’amplifie, résonnant à travers les ruines comme le battement de cœur d’un géant endormi. 
- Zoé, vite, à l’abri ! crie Sam, son instinct de survie prenant le dessus alors qu’il saisit son bras afin de la tirer vers lui.

Leurs yeux se lèvent vers le ciel où la vraie créature ailée, libérée de ses chaînes, survole la cité avec une grâce terrifiante. Elle pousse un cri déchirant, un appel qui traverse les eaux et fait frémir les algues. Avec une vitesse fulgurante, elle plonge, ses ailes déployées créant des ondulations dans l’eau, droit sur eux. 

- Il faut fuir, elle se dirige droit sur nous, elle va nous terrasser, dit Sam avec panique.

Mais Zoé, les yeux fixés sur la petite créature, hésite.
- Non, attends un peu je…

Les mots de Zoé sont coupés net alors que la créature ailée, avec une vitesse fulgurante qui défie la gravité de l’eau, fonce droit sur elle. Sam, à ses côtés, n’a le temps de voir qu’un nuage de poussière et de petits cailloux s’élever dans une explosion silencieuse sous-marine. Zoé, avec son petit corps de Bloop, semble vulnérable, fragile face à l’approche imminente du monstre des Abysses.

Mais alors que l’impact semble inévitable, une silhouette se dresse entre Zoé et une mort certaine. La petite créature, dans un acte de courage instinctif, se place devant elle, faisant barrage à sa mère. Il se tient là, fier et déterminé, face à celle qui l’a mis au monde, comme un enfant protégeant son nouveau lien face à l’ancien.

Un silence s’installe alors que le nuage retombe lentement, révélant une scène qui capture l’essence même de la beauté naturelle. La créature ailée, réalisant l’identité de celui qui se dresse devant elle, laisse échapper un soupir de soulagement. Elle s’approche doucement, ses mouvements empreints d’une tendresse maternelle, et commence à lécher son petit avec passion. C’est un moment de pureté, un tableau vivant de l’amour inconditionnel qui transcende les instincts les plus primaires.

Zoé, les yeux écarquillés et le cœur battant, observe la scène, émue par l’acte de bravoure de la petite créature et la réponse aimante de sa mère. Sam, à côté d’elle, reste sans voix, témoin d’un moment d’harmonie inattendu dans le chaos de leur aventure. 

Alors que la scène de réconciliation entre la créature ailée et son petit se déroule sous leurs yeux, Zoé et Sam sont momentanément transportés loin des dangers qui les guettent. Ils sont absorbés par la douceur de l’instant, un rare moment de paix dans l’agitation de leur aventure.

La créature, autrefois terrifiante, se transforme sous leurs yeux en une mère aimante, son instinct protecteur surpassant la rage qui l’avait animée.

Mais cette tranquillité est brusquement interrompue par l’urgence dans la voix de Sam.

- Zoé ! Regarde ! Son ton est tranchant, ramenant Zoé à la réalité avec secousse.

Il pointe vers une vision troublante : deux silhouettes suspendues dans le vide, les pieds en l’air, bâillonnées. Leurs corps oscillent doucement dans le courant, tels des pendules macabres.
- On… on dirait… des Bloop ! 

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Alors que la poussière retombe et que la scène de tendresse entre la créature ailée et son petit se dissipe, Sam et Zoé sont confrontés à une décision cruciale. Leur regard se porte sur les deux silhouettes suspendues dans le vide, des Bloop captifs, vulnérables et impuissants. Le danger est palpable, et chaque choix comporte son lot de risques.

Choix pour la communauté :

Tenter de les secourir : Malgré le danger, Zoé et Sam décident de tenter un sauvetage immédiat. Ils sont prêts à risquer de tomber dans un piège, mais l’idée d’abandonner leurs semblables leur est insupportable.

Élaborer un plan de sauvetage : Ils prennent un moment pour élaborer un plan de sauvetage. Cela pourrait impliquer de créer une diversion ou de trouver un moyen d’atteindre les Bloop captifs sans alerter d’éventuels agresseurs.

Fuir le danger : Face à l’inconnu et au risque potentiel d’un piège, Zoé et Sam envisagent de fuir, abandonnant les Bloop captifs à leur sort. La sécurité du groupe est leur priorité, même si cela signifie ignorer le risque encouru par les autres.

La décision que vous prendrez maintenant façonnera le cours de cette histoire. Vous avez 72 heures pour exprimer votre choix et influencer le récit de Bloopopolis. Que la délibération commence ! 
 

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