Bloopopolis, en quête d'un nouveau monde.

Chapitre 20, Le Crépuscule des Illusions.

Alors que la scène de réconciliation entre la créature ailée et son petit se déroule sous leurs yeux, Zoé et Sam sont momentanément transportés loin des dangers qui les guettent. Ils sont absorbés par la douceur de l’instant, un rare moment de paix dans l’agitation de leur aventure.

La créature, autrefois terrifiante, se transforme sous leurs yeux en une mère aimante, son instinct protecteur surpassant la rage qui l’avait animée.

Mais cette tranquillité est brusquement interrompue par l’urgence dans la voix de Sam.

- Zoé ! Regarde ! Son ton est tranchant, ramenant Zoé à la réalité avec secousse.

Il pointe vers une vision troublante : deux silhouettes suspendues dans le vide, les pieds en l’air, bâillonnées. Leurs corps oscillent doucement dans le courant, tels des pendules macabres.
- On… on dirait… des Bloop !

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La scène est chaotique, les deux Bloop, suspendus par les pieds, oscillent doucement dans les eaux profondes de la cité perdue. Sam et Zoé sont saisis par l’horreur de la situation. La petite créature ailée, témoin de cette scène macabre, pousse un cri perçant, attirant l’attention de sa mère qui, dans un élan protecteur, s’empresse de mettre son petit à l’abri en l'attrapant et en s'envolant avec lui dans les airs.

- Nous devons agir, maintenant ! s’exclame Zoé, avec urgence. Sa voix, bien que ferme, est ébranlée par l’émotion brute qui l’envahit face à l’horreur de la situation.

Sam, malgré son instinct qui lui crie que c’est un piège, ne peut ignorer l’appel au secours de ses amis.
- D’accord, mais restons vigilants, répond-il, d’une voix tendue par l’inquiétude.

Son regard balaye les alentours, à la recherche de signes de danger, son esprit analysant rapidement les options qui s’offrent à eux.

Sam et Zoé avancent avec une rapidité désespérée à travers les vestiges de la cité engloutie. Leurs pieds déplacent les gravats et les débris, écho lointain des vies qui animaient autrefois ces lieux. Les ombres semblent s’étirer et se contorsionner autour d’eux, comme si elles cherchaient à les engloutir dans leur obscurité menaçante.

Les ruines semblent vivre et respirer avec eux. Les ombres se muent en spectateurs silencieux, témoins de leur lutte pour atteindre les deux victimes, suspendus et vulnérables, tel des pions innocents dans un jeu cruel et impitoyable.

Sam et Zoé esquivent les obstacles qui se dressent sur leur chemin : des colonnes brisées, des arches effondrées, des statues mutilées qui semblent pleurer la chute de leur civilisation. Les algues s’accrochent à leurs jambes, tentant de les ralentir, mais ils les repoussent avec une détermination farouche.

Ils sont maintenant si proches, presque à portée de main de leurs camarades captifs. Leurs visages sont marqués par la concentration, leurs yeux fixés sur l’objectif devant eux.

C’est alors que Zoé aperçoit les couleurs chatoyantes d’une peau tachetée de blanc et rouge. La réalité les frappe de plein fouet : les deux Bloop suspendus ne sont autres que Maya et Eric, leurs camarades de toujours, pendus par les pieds dans cette scène épouvantable.

Leurs mains sont prêtes à saisir, à libérer, à arracher leurs amis des griffes de ce destin funeste. Mais alors qu’ils s’approchent, une ombre massive se dresse devant eux, bloquant leur chemin. C’est le grand Bloop vêtu de noir, une montagne inébranlable de muscles et d’écailles, les yeux brillant d’une lueur sinistre.

Sam est projeté à terre avec une force brutale, lui coupant le souffle à l’impact. Il tente de se relever, mais la douleur irradie à travers son corps.

Ses yeux s’ajustent à l'atmosphère ambiante, et il aperçoit Zoé, entravée et impuissante, entourée par une horde de Bloop sombres comme la nuit. Leurs silhouettes menaçantes se découpent contre les ruines, comme des spectres surgis d’un cauchemar.

C’était un piège, parfaitement orchestré, et ils y sont tombés avec une naïveté qui lui arrache un grognement de frustration. Il sent les mâchoires du destin se refermer inexorablement sur eux, sans pitié.

Zoé, malgré ses liens, affiche une détermination farouche dans son regard. Elle refuse de céder à la peur, et tente de s’échapper de cette étreinte mortelle. Mais les Bloop adverses sont nombreux, et leur présence est un mur infranchissable qui les encercle de toutes parts.

Sam, rassemblant ses dernières forces, tente de se redresser, mais une main ferme le repousse au sol. C’est alors qu’il la voit, cette silhouette qui se détache des autres, plus fine et pourtant si imposante. Sa démarche est celle d’une prédatrice, et chacun de ses mouvement sont calculé pour intimider et dominer.

Le rictus machiavélique qui s’échappe de ses lèvres résonne dans l’air humide de la cité perdue, un son qui semble émerger des abysses eux-mêmes. La femme Bloop s’avance avec une grâce qui contraste étrangement avec la malveillance de son sourire. Sa présence est aussi captivante qu’elle est terrifiante, et elle se tient devant les captifs avec l’assurance de celle qui détient le pouvoir.

- Je suis Magda, se présente-t-elle, avec une voix portant l’écho d’une autorité incontestée. Et je me félicite de la facilité avec laquelle vous êtes tombés dans notre piège.

Zoé, malgré la peur qui la paralyse, trouve la force de questionner leur agresseur.
- Pourquoi faites-vous cela ? demande-t-elle, sa voix tremblante mais emplie d’un courage naissant.

Ses yeux cherchent ceux de Magda, cherchant une réponse, un sens à cette folie.

Magda s’arrête un instant, scrutant Zoé comme si elle pesait l’âme de la jeune Bloop.
- Les raisons qui nous poussent sont bien au-delà de ce que vous pourriez comprendre, répond-elle enfin, avec une voix aussi froide que les profondeurs marines. Mais sachez que chaque action a un but, et le vôtre est de servir le nôtre, en nous remettant le Retourneur de Bloop.

- Le… quoi ? De quoi parlez-vous ? articule difficilement Zoé.

Elle est déconcertée, incapable de saisir le fil de cette conversation qui semble sceller leur destin.
Magda s’arrête, à un souffle de Zoé, son regard perçant fixé sur la jeune Bloop.
- Je n’aime pas qu’on se moque de moi, dit-elle, avec menace.

Alors qu’elle s’approche encore, Sam intervient avec force, avant qu'elle ne s'en prenne à Zoé.
- Je vous assure que nous ne savons pas de quoi vous parlez, insiste-t-il, avec une sincérité inébranlable. Nous n’avons jamais vu ni entendu parler d’un tel objet !

Ses mots sont fermes, mais l’ombre du doute plane sur lui, car il sait que leur sort dépend de la conviction avec laquelle il peut nier connaître cet artefact mystérieux.

Magda, impatiente et visiblement irritée par leur ignorance, lance un ordre qui résonne comme un coup de tonnerre dans le silence de la cité.
- Bolk ! Apporte-moi le détecteur de matière ! Sa voix, empreinte d’une autorité cruelle, fait frémir l’eau autour d’eux.

Un Bloop gigantesque, dont la stature éclipse presque la lumière vacillante, s’avance avec une lenteur délibérée. Sa peau est recouverte d’écailles d’un gris lunaire qui scintille faiblement, captant les reflets de la lumière qui filtre à travers les ruines. Dans ses mains massives, il tient un objet étrange, un appareil aux allures anciennes et complexes, avec en son centre un cadran vert qui semble palpiter d’une vie propre.

L’appareil émet de petits bips sonores, a un rythme qui s’accélère à mesure qu’il se rapproche d’Eric et Zoé. 
- Voyez-vous, commence Magda, le Retourneur de Bloop est un artefact de puissance incommensurable, capable de manipuler les fils du temps eux-mêmes.

Elle fait une pause, laissant ses mots s’imprégner dans l’esprit de ses captifs.

- Il a la capacité d’arrêter le temps momentanément, poursuit-elle, permettant à l’utilisateur de déplacer ce qui se trouve à l’intérieur vers un nouvel emplacement dans l’espace.

Sa main se lève, esquissant un geste dans l’air comme si elle dessinait les contours d’une porte invisible vers d’autres mondes.
- Et ce n’est qu’une première fonctionnalité de cet artefact. Mais vous le savez déjà, n’est-ce pas ? Puisque vous l’avez déjà utilisé.

- Nous n’avons jamais vu cet objet, encore moins l’avoir utilisé ! s’exclame Sam, avec un regard plein de sincérité.

Zoé acquiesce vigoureusement, ses yeux écarquillés par l’absurdité de l’accusation.
- Ce n’est pas la peine de mentir, reprend Magda, avec un sourire cruel qui se dessine sur ses lèvres alors que Bolk, le Bloop gigantesque, s’approche d’eux.

Son regard terrifiant est celui d’un prédateur qui se délecte de la peur de ses proies.
Le détecteur de matière dans ses mains commence à émettre des bips sonores de plus en plus rapides, jusqu’à devenir un bruit continu, un bourdonnement incessant. Sur le cadran, les petites lumières bleues s’allument les unes après les autres, formant une constellation de signaux qui ne présage rien de bon.

- Quand le Retourneur de Bloop est utilisé, explique-t-elle, chaque action entreprise laisse une empreinte énergétique.

Elle marque à nouveau une pause, laissant ses paroles imprégner l’atmosphère déjà saturée de tension.
- Elle est traçable par certain êtres sensibles au flux temporel, poursuit-elle, son regard scrutant Sam et Zoé, ou par ceux qui possèdent un détecteur similaire au nôtre.

Elle fait un geste vers Bolk, le Bloop gigantesque, qui tient l’appareil émettant des bips sonores de plus en plus rapides.
- Et vous, dit-elle en pointant un doigt accusateur vers nos héros, vous en êtes remplis, d’énergie temporelle.

La menace dans sa voix est palpable, et elle s’approche d’eux avec fureur. 
- Alors, pour la dernière fois, donnez-moi l’artefact, ou je commencerai par éliminer chacun de vos camarades.

Elle se tourne vers Sam et dit d'un ton froid :
- Avant de finir par toi, vieux Bloop !

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Bob, le front perlé de sueur et le visage marqué par la douleur, s’acharne à fixer l’attelle de fortune qu’il a fabriquée. Les morceaux de bois, taillés grossièrement et liés par un cordage robuste trouvé parmi les décombres, sont tout ce qui le sépare de l’immobilité totale. Il serre les dents, la frustration et l’inquiétude se mêlent à son esprit alors que les heures s’égrènent depuis le départ de ses camarades.

Il se hisse avec difficulté sur ses pieds, s’appuyant lourdement sur son attelle.
- Nom d’un Bloop en bois, s’exclame-t-il, dans un cri de révolte contre son corps récalcitrant. Maudite jambe qui ne veut pas avancer !

Il fait quelques pas chancelants, son regard fixé sur l’horizon brisé de la cité perdue, cherchant le moindre signe de ses amis. Mais la réalité de sa blessure le rattrape impitoyablement, et il s’effondre, en poussant un gémissement de douleur. La terre froide des ruines l’accueille, et il reste là, allongé parmi les vestiges d’un passé oublié, avec la peur lourde du sort de ses camarades.

Le ciel au-dessus de lui s’assombrit soudainement alors que deux silhouettes menaçantes se dessinent contre les nuages tumultueux. Elles avancent avec une rapidité qui défie la nature tranquille de l’endroit. Bob, conscient de l’approche imminente du danger, tente désespérément de trouver un abri. Son corps épuisé et sa jambe blessée entravent ses mouvements, le réduisant à une progression laborieuse et douloureuse. 

L’une des silhouettes, comme si elle avait capté la présence vulnérable de Bob, change brusquement de cap. Avec agilité, elle exécute un cercle parfait dans le ciel avant de plonger droit vers lui. La créature, car c’est bien plus qu’une simple ombre maintenant, déploie ses ailes majestueuses, ralentissant sa descente dans un ballet aérien acrobatique.

Notre navigateur réalise qu’il n’a nulle part où se cacher. Son corps refuse de lui obéir, et il se résigne à affronter son destin. La silhouette ailée se rapproche, et Bob peut maintenant distinguer les détails de ses écailles, et les nuances de bleu profond qui ornent ses ailes.

La créature ailée atterrit prêt de lui, et avance prudemment. Ses grands yeux scrutent Bob, reflétant une intelligence et une curiosité qui transcendent l’instinct animal. Elle s’approche de lui, avec des mouvements fluides et mesurés, comme si elle comprenait la gravité de la situation. À quelques mètres de distance, elle abaisse la tête, un geste qui semble empreint de respect et de reconnaissance.

Bob, malgré la douleur qui le tenaille, est touché par ce signe de révérence. Instinctivement, il répond par un hochement de tête, un geste Bloop qui scelle un pacte silencieux entre eux. Il tend la main vers la créature, et à son contact, il est surpris par la douceur de sa peau, par la chaleur qui émane d’elle, dissipant le froid de la solitude et de la peur.

La créature s’abaisse davantage, se couchant presque au sol, et pousse un gémissement profond, un appel qui résonne avec une urgence poignante. Bob comprend que c’est une invitation, un appel à l’action, et sans hésiter, il s’exécute. Avec un effort considérable, il se hisse sur le dos de la créature, s’accrochant à elle comme à une bouée dans la tempête.

La monture ailée se redresse alors, ses muscles puissants se contractant sous le poids de Bob. Elle accélère, ses ailes battant l’air avec force, et bientôt, ils s’élèvent ensemble vers les cieux. Le vent siffle à leurs oreilles, et Bob sent son cœur s’alléger alors qu’ils prennent de l’altitude, dans la direction opposée à son arrivée.

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Dans le sanctuaire Bloop, enveloppé dans l’ombre et le silence, notre Bloop solitaire gît, épuisé jusqu’à la moelle. Il est étendu là, immobile, son esprit flottant dans des pensées brumeuses, sans aucune volonté d’émerger de cette torpeur. La simplicité de l’inconscience est séduisante, un appel à rester perdu dans les méandres de son esprit, loin des réalités douloureuses du monde extérieur.

Tout autour de lui, le sanctuaire respire lentement, les murs de pierre ancienne semblent veiller sur sa forme affaissée. Il y a une paix troublante ici, un calme qui berce son âme fatiguée, lui offrant un répit bienvenu de la lutte incessante pour la survie.

Mais alors, une douleur aiguë perce à travers son inconscience, une sensation vive qui tire sur sa lèvre inférieure. 
- Aïe, murmure-t-il, la douleur le ramenant brusquement à la réalité. C’est quand même douloureux, mais qu’est-ce que… ?

Sa main se porte à son visage, explorant avec précaution la source de son inconfort.

Ses doigts rencontrent un petit intrus, un crabe qui s’est aventuré trop loin de son habitat naturel et a trouvé refuge sur la lèvre du Bloop. Avec une délicatesse surprenante, il libère la créature, qui, confuse, s’échappe avec hâte dans les ombres du sanctuaire.

Le Bloop solitaire prend une profonde inspiration, ses poumons se remplissant de l’air frais et humide du sanctuaire. Il réalise alors que l’apathie n’est pas une option, que malgré la douleur et la fatigue, il doit se lever, il doit agir. Ces camarades inconnues sont en danger, et il ne peut rester là, à attendre que le destin décide pour lui.

Avec un effort qui semble surbloopéen, il se redresse, défiant la gravité qui cherche à le maintenir au sol. Sa mémoire s’éveille brusquement, les images des Bloop sombres, leur présence menaçante et leurs intentions obscures, défilent devant ses yeux avec une clarté alarmante. L’agression, brutale et inattendue, et la disparition soudaine des deux jeunes Bloop qu’il a croisés, résonnent dans son esprit avec l’urgence d’un appel auquel il ne peut se soustraire. 

Il se met en route, ses pas incertains tracent un chemin hésitant à travers les ruines silencieuses de la cité. Les échos de ses propres pas lui reviennent, amplifiés par le vide des bâtiments effondrés et des rues désertées.

Le sanctuaire, avec ses voûtes brisées et ses fresques écaillées, semble observer son départ, les ombres s’allongeant comme pour lui souhaiter bonne chance ou le mettre en garde contre les périls qui l’attendent. Mais le Bloop solitaire ne peut se permettre de s’attarder sur ces présages ; les Bloop ont besoin de lui, et il ne reculera devant rien pour les retrouver et les ramener sains et saufs.

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Alors que nos héros Bloop sont confrontés à une situation périlleuse, trois stratégies s’offrent à eux pour influencer le cours de leur histoire :

Élaborer un plan d’évasion : Ils pourraient utiliser leur ingéniosité pour concevoir un plan d’évasion astucieux. Cela nécessiterait de la discrétion et une coordination parfaite, mais cela pourrait être leur meilleure chance de s’échapper sans affrontement direct.

Utiliser la diplomatie : Tenter de négocier avec Magda pourrait offrir une solution pacifique. Comprendre ses motivations et trouver un terrain d’entente pourrait non seulement sauver les captifs mais aussi révéler des informations précieuses sur les objectifs de leurs adversaires.

Organiser une contre-attaque : Ils pourraient rassembler leurs forces pour une contre-attaque surprise. Cela comporterait des risques significatifs, mais une offensive bien menée pourrait renverser la situation et libérer les captifs.

Chaque option comporte ses propres risques et opportunités, et le choix dépendra de la volonté de prendre des risques pour obtenir une récompense potentiellement plus grande. ATTENTION, ceci est une décision importante, impactant de manière définitive le destin d’un Bloop, d’un lieu ou d’une aventure.

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