C’est la fin d’un monde où la diversité et la différence étaient célébrées, où la vie était une danse commune de toutes les créatures. C’est la fin, mais peut-être aussi le commencement d’une nouvelle quête pour la justice, pour la mémoire et pour l’avenir.

Après la dernière vision, un voile de lumière blanche enveloppe Eric et Maya. La scène de destruction et de désolation autour d’eux s’estompe, remplacée par une sensation de flottement, comme s’ils étaient suspendus dans le temps et l’espace. Ils se sentent légers, presque éthérés, alors que la réalité se déconstruit et se reconstruit autour d’eux.

Lorsque la lumière se dissipe, ils se retrouvent sur la grande place de la cité perdue. Le contraste est saisissant : là où régnait auparavant le chaos et la ruine, se trouve un silence pesant et une tranquillité inquiétante. Les décombres sont toujours là, témoins muets de la catastrophe qui s’est abattue sur la cité, mais il y a une paix étrange qui s’installe, comme si la place elle-même retenait son souffle.

Eric et Maya se regardent, cherchant du réconfort dans les yeux de l’autre après l’intensité des visions qu’ils viennent de vivre. Ils sont de nouveau dans leur monde, mais l’expérience les a changés, à jamais. Ils sont déterminés à comprendre ce qui s’est passé et à découvrir comment ils peuvent empêcher qu’une telle tragédie se reproduise.

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Sur la place de la cité perdue, Eric et Maya sont là, encore sous le choc. La vision à laquelle ils ont assisté est dure pour eux, et ce ne sera pas chose aisée de s’en remettre. Les images de bonheur et d’harmonie brisées par la cupidité et la trahison hantent leurs esprits, laissant une empreinte indélébile sur leur cœur.

- Je pense que nous devrions continuer de chercher à comprendre ce qui s’est passé et à découvrir comment nous pouvons empêcher qu’une telle tragédie se reproduise, pour nous, comme pour les générations futures, dit Maya, d'une voix tremblante.

- Tu as raison, répond Eric, avec détermination. Allons fouiller la partie de la ville en ruine.

Ils reprennent le chemin du temple, mais cette fois, aucune apparition, aucune manifestation ne vient perturber leur marche. C’est comme si les âmes de ceux qui avaient vécu ici s’étaient évanouies, laissant derrière elles un silence pesant. 

En approchant de la fresque, Éric et Maya sentent l’atmosphère changer. La fresque, qui s'était manifestée à eux dans un éclat de couleurs et de scènes vibrantes, se dresse maintenant devant eux, terne et sombre. Les couleurs vives ont cédé la place à des nuances assombries, comme si la fresque avait absorbé l’obscurité de la cité elle-même. C’est un changement poignant, presque palpable, qui suggère que la cité a retenu ses souvenirs aussi longtemps qu’elle le pouvait, avant de les relâcher finalement dans l’éther, où ils ont été recueillis par les mains attentives de nos deux Bloop, les derniers témoins d’une époque révolue.

Maya et Éric, le cœur lourd, franchissent les vestiges du temple et arrivent à la seconde entrée, débouchant sur les ruines de la cité jadis resplendissante. La dévastation qu’ils voient devant eux est accablante, c'est une scène effroyable, empli de perte et de désespoir. La désolation est palpable, presque une entité à part entière, enveloppant les deux compagnons dans son manteau de tristesse.

Maya s’arrête un instant, son regard balayant l’horizon brisé.
- Tout cela… c’était la vie de tant de gens, murmure-t-elle, sa voix à peine audible au-dessus du vent qui gémit à travers les ruines.

Éric lui adresse un regard de tendresse, un geste de réconfort dans ce désert funeste.
- Et maintenant, c’est à nous de porter leur mémoire, de raconter leur histoire. Pour que même dans la destruction, leur héritage puisse survivre.

Un peu plus loin, face à eux, se dresse une immense structure tacheté de coraux. C’est un Santuaire Bloop, majestueux même dans sa ruine. Jadis, il bourdonnait de l’énergie des Bloop qui venaient en grand nombre pour se recueillir, chanter et déposer leurs offrandes au pied de la statue du Grand Bloop. Les murs résonnaient des éclats de rire lors de la naissance d’un BabyBloop, et des chants mélancoliques qui accompagnaient le passage d’un ancien vers ce qu’ils appelaient la résurrection. C’était un cycle de vie et de mort, célébré avec une ferveur qui transcendait le temps. 

Mais aujourd’hui, le temple se dresse solitaire, un géant érodé par les assauts du temps et les cicatrices de la trahison. Les murs qui abritaient autrefois des rites sacrés ne sont plus que des vestiges, des fragments de souvenirs gravés dans la pierre.

- Entrons, propose Éric, à voix basse.

Il tend sa main vers Maya, un geste simple mais lourd de signification. Leurs doigts s’entrelacent, et dans ce contact, un courant de solidarité silencieuse les unit. Maya sent ses joues s’empourprer, et une vague de chaleur monte en elle, un mélange complexe d’émotions qui tourbillonnent dans son esprit comme les feuilles emportées par le vent d’automne.

À l’intérieur du temple, le monde extérieur semble s’effacer, laissant place à un lieu où le temps s’est figé. Les bancs, éparpillés et renversés, témoignent de la précipitation de ceux qui ont fui, mais certains, miraculeusement intacts, offrent encore un lieu de repos. La statue du Grand Bloop, malgré la fracture nette qui la divise, se dresse avec une noblesse inébranlable, comme si elle refusait de succomber à la dévastation qui l’entoure. Sa présence est un rappel puissant de la foi et de la dévotion qui animaient autrefois ce lieu.

La lumière, timide, se fraye un chemin à travers les interstices du plafond effondré. Les particules de poussière, suspendues dans ces colonnes de lumière, virevoltent dans une danse silencieuse, évoquant les esprits des Bloop qui auraient pu, dans un autre temps, remplir l’air de leurs prières et de leurs chants.

En son cœur, un Bloop en haillons est agenouillé. Ses vêtements ne sont plus que des lambeaux pendouillant tristement sur son corps affaibli. C'est un être brisé par les événements qui ont ravagé son monde. Ses mains sont jointes, ses doigts entrelacés avec une force qui blanchit ses articulations, comme s’il cherchait à puiser dans le dernier réservoir de sa foi ébranlée.

Les mots qu’il murmure semblent émerger des tréfonds de son être, portés par une voix qui n’est plus qu’un souffle, un filet d’air chargé de douleur et de regret.
- Trahison… Je dois le faire… Ils ne comprendront jamais… Ils sont là…

Chaque mot est imprégné d’une tristesse infinie, chaque pause est un appel silencieux à un secours qui ne viendra peut-être jamais. Cette litanie fantomatique résonne dans le silence du temple, se répercutant contre les murs fissurés, portant les stigmates d’une lutte intérieure qui a laissé des cicatrices bien plus profondes que celles visibles sur la pierre.

Dans un mouvement brusque, le Bloop en haillons se retourne, et les rayons vacillants qui se frayent un chemin à travers les décombres du plafond viennent illuminer son visage. La lumière dessine les contours d’une cicatrice béante qui zèbre son crâne, une marque sombre et tortueuse qui semble raconter une histoire de violence et de souffrance. 

- Vous n’auriez jamais dû venir ici, articule-t-il d’une voix rauque, chargée du poids de mille regrets, comme si chaque syllabe était un fardeau qu’il portait depuis trop longtemps. 

Éric, instinctivement, se dresse devant Maya, son corps en guise de protection. Dans sa main, un marteau, simple outil devenu symbole de leur volonté de survivre, est levé non pas comme une arme, mais comme un bouclier.
- Ne t’approche pas d’elle, crie-t-il, avec détermination et peur.

Soudain, alors que le Bloop Mystérieux semble sur le point d’avancer, deux silhouettes enveloppées dans l’obscurité émergent avec une rapidité déconcertante. Elles se matérialisent de nulle part, saisissant Éric et Maya dans une étreinte ferme et impitoyable. Les lames froides et acérées qu’elles brandissent viennent se poser contre la peau délicate de leur gorge.
- Remettez-nous le Retourneur de Bloop, ou nous n’hésiterons pas à leur faire du mal !

La menace est claire, prononcée d’une voix qui résonne avec autorité dans le sanctuaire silencieux. Il n’y a pas de place pour la négociation dans le ton impérieux qui exige l’objet mystérieux.

Le Bloop solitaire, face à cette menace inattendue, semble déchiré entre la résistance et la résignation.
- Il y a des choses bien plus importantes que la vie de deux Bloop, déclare-t-il, son regard impénétrable fixé sur nos deux héros. Je ne peux offrir l’aide que vous cherchez, j’espère que vous comprendrez un jour.

Un silence lourd s’abat sur l’assemblée, alors que le Bloop solitaire, transpirant sous le poids de l’instant, pèse le fardeau de sa décision. Son souffle devient saccadé, ses yeux balayent la foule, cherchant une échappatoire, une solution qui ne vient pas.

La tension atteint son paroxysme lorsque l’un des Bloop sombres lève une dague tranchante vers le ciel, prêt à exécuter un geste fatal. Mais avant que le coup ne puisse être porté, le Bloop solitaire lève les mains en signe de reddition.
- Très bien, dit-il, posant sa propre dague en dent de requin au sol. Je vais vous donner ce que vous souhaitez, mais ne leur faites aucun mal.

Au moment où il se redresse, deux autres Bloop des ombres apparaissent derrière lui.

L'un, de forte corpulence, vêtu de noir comme ses complices, semble à l’étroit dans ses vêtements, offrant une vue impromptue de son postérieur. L’autre, une femme Bloop à la fois fine et athlétique, affiche sur son visage une folie saisissante. Ses traits semblent animés par un esprit frénétique, révélant au grand jour son tumulte intérieur.

Sans un mot, l’un d’eux brandit une pierre massive et l’abat avec une force brutale sur sa tête. Le coup est si violent, si soudain, que le Bloop solitaire s’effondre sans un cri, son corps tombant lourdement au sol dans un bruit sourd.

La femme Bloop, qui semble être la chef du groupe, se met à fouiller le corps du vaincu, mais en vain.
- Il n’est pas ici, j’aurais dû m’en douter, dit-elle, d'une voix douce contrastant avec la situation.

- Nous devons nous débarrasser de lui Magda, suggère un autre.

- Non, répond-elle. "Il" ne veut pas qu’on lui fasse du mal. Laissez-le assister à la fin de ce qu’il a toujours tenu à défendre, et offrons-lui un avant-goût de ses erreurs en nous débarrassant des deux avortons qu’il a défendus.

A bout de force, Maya trouve à peine la force de parler.
- Vous ne gagnerez pas… Sam, Zoé et Bob sont en route… Ils… Notre cuisinière s'évanouie.

Un sourire cruel se dessine sur le visage terrifiant de Magda.
- Parfait. Ils serviront d’appât.

Avant qu’Éric ne puissent réagir, il est assommé. Leurs corps sont attachés par les pieds et suspendus dans le vide, transformés en appâts macabres pour un piège encore plus grand. Le Bloop solitaire, inconscient, repose sur le sol froid du Sanctuaire.

Les Bloop vêtus de noir se dispersent, disparaissant dans les recoins sombres, laissant derrière eux un silence lourd de menaces. L’air est chargé d’une tension palpable, et l’on peut presque entendre les battements de cœur anxieux de Sam, Zoé et Bob, qui, à l’insu de tous, s’approchent inexorablement du piège tendu.

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Choix pour la communauté :

Sauvetage immédiat : Sam, Zoé et Bob doivent-ils tenter un sauvetage audacieux dès leur arrivée, malgré les risques de tomber dans le piège tendu par Magda et son groupe ?

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La décision prise maintenant déterminera le sort d’Éric et Maya, ainsi que l’issue de la confrontation avec les forces obscures qui menacent la cité perdue.